Jour 1 – Mercredi 13 octobre
Ca y est, aujourd’hui nous avons quitté le port de Marans.
Nous sommes partis discrètement vers 7h30 pour se présenter à l’écluse. Deux belles surprises nous y attendaient. La première fût que le bateau « Bébert », un grand catamaran que les propriétaires préparent à Marans depuis quelques années pour un long voyage aussi, avait également décidé de partir aujourd’hui. La seconde c’est que nous étions attendus à l’écluse par des copains du port pour un petit déjeuner d’au revoir animé ! Merci encore à tous pour ce moment mais également pour tous les services et coups de mains rendus ces dernières semaines. On espère vraiment vous revoir sous d’autres latitudes !
C’est donc l’estomac bien rempli et le cœur gros que nous avons quitté l’écluse accompagnés par un beau soleil.
Le calme et la sérénité du chenal de l’Anse de l’Aiguillon se sont vite estompés. Une fois passé le pont de l’île de Ré, nous avons vu Bébert, le catamaran, prendre la direction inquiétante de La Rochelle, puis être rejoint par une navette. Peut être la douane, ou une avarie ? Nous avons continué notre route entre Ré et Oléron et les avons perdus de vue petit à petit. RDV au sud, on devrait se recroiser sur la route.

La nuit s’est passée, le vent change sans arrêt, on passe de 9 à 25 nœuds en quelques secondes se qui rend le bateau difficile à régler. Le pilote automatique a du mal à compenser les rafales. Nous sommes partis avec 1 ris dans la Grand-voile (prendre un ris consiste à réduire la surface de la voile en cas de gros coups de vents), puis un deuxième ris. Idem pour le Génois (la voile de devant). A la tombée de la nuit nous avons complètement enroulé le Génois qui souffrait trop dans les rafales pour envoyer le Foc de route (voile d’avant plus petite fixée sur un étai larguable). Même avec tout ça, nous sommes secoués dans tous les sens. Mougika ne se stabilise pas et nous n’arrivons pas à tenir notre cap. On avance bien mais la route ne sera pas directe !
Jour 2 – Jeudi 14 octobre
Conditions identiques, toujours autant de rafales et de houle… Après la magie du plancton fluorescent cette nuit, nous avons été accompagnés ce matin par un petit groupe de dauphin, puis un groupe de globicéphale noir (enfin d’après notre livre…), sorte de dauphin à tête plate. Ils jouent autour du bateau. On entend des petits cris comme s’ils nous demandaient de sortir pour les admirer ! Promis, nous allons étudier comment fonctionne le mode « rafale » de notre appareil photo pour essayer de prendre quelques images.
18H UTC (20H Française), le vent s’est stabilisé, le matériel souffre moins et notre cap s’améliore. Nous avons toutefois envisagé deux solutions de repli. Notre vitesse moyenne n’est pas aussi bonne que ce qu’on avait espéré et la houle nous épuise. En fonction de l’évolution de cette nuit nous prendrons soit la direction du port de Gijón, nord Espagne, soit, si nous avons un peu plus de courage et que les conditions se maintiennent nous pousserons jusqu’à La Coruna, juste au dessus du Cap Finisterre.
La nuit est tombée, Sébastien est parti se reposer un peu. Il n’a pas beaucoup dormi depuis le départ contrairement à moi. Je vois les lumières d’un gros paquebot au loin. Il m’est difficile d’évaluer sa direction. Mon minuteur est réglé pour sonner toutes les 5 minutes. En rangeant le bateau pendant la préparation je ne comprenais pas l’intérêt de posséder autant de minuteur de cuisine. Ils sont désormais des amis précieux pour nous rappeler à l’ordre en cas de somnolence. Le bateau marche tout seul mais la surveillance visuelle reste indispensable. La perspective de cette escale intermédiaire m’a remontée un peu le moral qui était assez bas depuis le départ en raison des conditions difficiles. Je suis d’attaque pour la nuit. J’espère qu’il arrivera à dormir quelques heures…
Jour 3 – Vendredi 15 octobre
2h30 UTC (4h30 heure Française), Sébastien a dormi environ 4heures, puis se fut mon tour, maintenant c’est à nouveau le sien… Les quarts de nuit se poursuivent. La vie à bord lors d’une traversée est bien loin d’une croisière romantique. Petit message pour mes collègues féminines, on ne chante pas encore « Love Boat » à bord ! Nous nous croisons, le temps d’échanger quelques mots puis l’un ou l’autre va se reposer.
Nous arrivons à partager au moins un repas par jour. Le reste ressemble plus à du grignotage instantané aux réveils.
Mes yeux ne sont pas encore assez éveillés pour reprendre ma lecture. J’ai enfin attaqué « La longue route » de Bernard Moitessier ce célèbre navigateur. Il faisait parti de ma liste de livre à lire avant le départ. Il sera, comme tous les autres, lu en chemin.
Mon regard divague entre notre boule à facette suspendue au milieu du carré qui avec la lumière rouge de ma frontale et les remous de Mougika donne un air de soirée Disco bien sympathique, et le minuteur qui me rappel à l’ordre. Ne pas le laisser sonner pour ne pas réveiller l’autre. Réagir à temps… aïe… trop tard pour cette fois… je ferais mieux dans 10 minutes…
Mougika est bien calée. On marche entre 5 et 6 nœuds. Le vent est plus stable et la vitesse nous permet de moins subir la houle de travers.
Un petit oiseau est venu prendre place sur une manivelle de winch pour souffler quelques instants. Il semblait épuisé.
Puis plusieurs heures plus tard, un second petit oiseau s’est carrément invité chez nous. Il a fait le tour de la cabine, un peu paniqué, puis a retrouvé la sortie pour reprendre sa route. Surement des signes que nous approchons des côtes.
La journée fut assez calme. C’est décidé, nous pousserons jusqu’à La Coruna. Notre souci principal reste le parc de batteries qui ne tient pas le choc. Malgré le vent, l’éolienne se montre assez fainéante. Quand au panneau solaire, le ciel est trop couvert pour lui. A bord, nous réduisons la consommation au maximum. On se prive même du petit frigo… Tant pis pour les steaks…. La priorité est le pilote automatique qui dans ces conditions de vent instable consomme énormément. Cela nous oblige à faire tourner le moteur 1 à 2h par jour pour recharger un peu.
Jour 4 – Samedi 16 octobre
Il est 3h UTC, le début de la nuit a été très mouvementé. Un vent violent s’est levé. Sébastien a enroulé le génois pour mettre le foc de route puis a pris un second ris dans la Grand-voile dans l’espoir de passer une nuit tranquille.
J’ai essayé de trouver le sommeil entre 2 coups de vents, en me cramponnant au matelas…. Pas facile. Vers minuit, une vague a quasiment couché Mougika sur le côté. Je me suis fait éjecter de la couchette. Il est temps de se lever !
Sébastien se repose à son tour, le vent se calme petit à petit. On approche des côtes Espagnoles. 3 phares se distinguent clairement parmi les lueurs des villes. Cela rend la nuit très étrange, moins magique que les précédentes. Trop de lumières… Nous devrions arriver à La Coruna dans l’après midi. Ce soir ce sera donc Tapas sur le port ! Mais avant tout, une bonne douche en arrivant !
Ce matin nous avons encore eu le droit à un ballet de Dauphins qui venaient jouer dans l’étrave du bateau. Probablement notre comité d’accueil pour nous souhaiter la bienvenue en ces eaux Espagnoles. Les pavillons sont hissés. Nous nous remplaçons à la barre. Première fois depuis qu’on est parti que la mer donne envie de jouer avec elle.
Le port approche, on devrait arriver dans moins d’une heure. Sensation bizarre de se dire que nous arrivons dans un pays étranger grâce à notre petit bateau.
De loin La Coruna ne semble pas très jolie mais 2 nuits de repos s’imposent avant de reprendre la route pour passer le Cap Finisterre. Jusqu’à aujourd’hui la mer ne nous a pas beaucoup facilité les choses...
Petit bilan de la traversée :
480 milles parcourus en 83 heures, soit une moyenne de 5,8 milles à l’heure !
Coucou Anne, vachement bien ton blog! J'imagine que c'est difficile de le tenir à jour avec le peu de temps libre que vous laisse la navigation... mais pour tes lecteurs c'est vraiment excellent!
RépondreSupprimerJe le montre à Sophie dès qu'elle se réveille... Et oui, Mademoiselle a eu un week-end assez sportif (et festif) elle aussi! ^^
Bises
Ben
Bravo pour cette première partie, vous allez bientôt être débarassé du morceau "Cap Finistéré" les tapas a Bayonas seront les bienvenus. Merci pour vos nouvelles c'est super de vous suivre, j'ai l'impression de refaire une route connue... a très bientôt. Jacques
RépondreSupprimerCoucou Anne!
RépondreSupprimerJe suis impressionnée (et jalouse) Madame! Je trouve ce petit périple super excitant (ca me donne encore moins envie d'aller au taf demain...erf). Moi qui te croyais toujours dans ton agence parisienne!
Profitez en bien, ca va être de belles découvertes (quant à moi, je vous suivrai régulièrement via ce blog)
Gros bisous et bon vent ;)
Cindy
Bravo les amoureux!
RépondreSupprimerPouvoir vous suivre sur le blog, c'est génial!
Continuez comme ça et bonne route!
Tres heureuex d'avoir de vos nouvelles et de voir que cette etape c'est plutot bien passée votre blog est super mais ne donne pas vraiment envi a nath de me suivre dans le mème genre de periple bon vent a vous te a tres bientot bisous Nath Didier
RépondreSupprimerSalut les loulous,
RépondreSupprimerJe suis content que 1ere étape ce soit bien passée, même si elle a été un peu musclé ...
Berbert est aussi arrive. ils sont en baie d'Ares au mouillage.
Super le blog...
A bientot bizs
c'est super de voyager en mer
RépondreSupprimersalut les amoureux de la mer
coucou c'est Bebert , au mouillage à Péniche , tout s'est bien passé pour nous , dégolfage en 60 heures malgré les conditions de chiotte que vous avez connu , en fait on a tout fait sous grand voile seule! on a passé une semaine de reve à Ares , seul bateau au mouillage , ville tres sympa ety tous les services gratos à la mini-marina d'à coté , un peu de vent pôur passer finistere avec le 3 mâts que vous avez rencontré et puis pétole jusqu'ici où nous sopmmes rentrés pour laisser passer la depression.Nous sommes le seul bateau de passage , c'est gratos et on est super bien reçu .On pense partir demain ou jeudi pour aller mouiller à Seixal , en face de Lisbonne , on nous dit le plus grand bien de l'endroit . On espere vous voir bientôt
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