jeudi 14 avril 2011

Direction Martinique

Sitôt embarqué, sitôt au boulot !
Dès notre nouvel équipier embarqué, nous avons commencé tranquillement notre remontée des îles Grenadines. Cet archipel s’éparpille de Grenada à St-Vincent en une multitude d’îles volcaniques et de confettis de sable entourés de coraux. Nous avons mis un peu plus de 2 semaines pour les parcourir, sans jamais dormir plus de 2 nuits au même endroit. La plupart des noms de ces îles nous était absolument inconnu avant cela, mais vous pouvez être sur que désormais nous ne les oublierons pas !

CARRIACOU – 30 km2
Notre première étape a été le mouillage de Tyrell Bay, au sud de l’île de Carriacou. L’attrait principal de ce vaste mouillage réside en sa belle mangrove qui sert d’abri anti-cyclone en cas d’alerte. Nous avons pu y faire une excursion en annexe.
Puis nous avons pris la route d’un petit îlot sur la côte est. Sandy Island est un banc de sable blanc, entouré d’une eau turquoise. Ca y est, cette fois ci, nous entrons dans l’univers « carte postale » des Grenadines !
Père et fils réunis
UNION – 7 km2

Au mouillage de Clifton nous avons découvert une charmante petite ville très colorée et animée.
Bruyant le voisinage !


Comme à chaque fois que nous changeons de pays (les Grenadines sont partagées entre l’état de St-Vincent et de Grenada), nous devons faire les formalités au bureau des douanes et de l’immigration… et c’est le capitaine qui s’y colle… a son plus grand désespoir !

TOBAGO CAYS
Les Tobago Cays ce sont cinq petits îlots perdus dans une multitude de coraux, habités uniquement par de nombreux iguanes et crabes. C’est aussi des plages splendides, une eau claire au point de se croire dans une immense piscine, des tortues, des poissons… en bref, un petit coin de paradis, si on accepte de le partager avec les nombreux autres bateaux !
Mougika, vue du dessous !

Sortie de bain...





Ici, encore plus qu’ailleurs, les « Boats Boys » sont omniprésents. Ils viennent avec leurs jolies barques colorées des îles voisines et vous proposent toute sorte de services : poissons, pains de glace, boissons… Vous pouvez même commander des croissants et du pain frais et ils vous livrent le lendemain matin.






 
     


Plus nous avançons dans ces paysages plus je comprends ce que me disait Sébastien avant la traversée, comme quoi nous aurions plus de difficultés ici à faire des rencontres avec des bateaux de voyages. Jusqu’au Cap Vert nous étions vraiment entourés uniquement de voiliers qui suivaient la même route, le contact s’établissait rapidement et nous nous retrouvions au fil des mouillages. Ici, la plupart des bateaux que nous croisons sont soit des locations, soit des propriétaires qui laissent leur voilier aux Antilles et viennent en profiter le temps de leurs vacances. Quand on dit que l’on vient de France, on nous demande « Martinique ou Guadeloupe ? »… Jusqu’à maintenant nous nous sentions, malgré tout, dans une certaine normalité. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui !
MAYREAU – 3 km2
Un nouveau mouillage paradisiaque à Salt Whistle Bay, avec sable blanc et cocoteraie. Lors de notre balade dans le village principal de l’île nous découvrons quelques bars aux décorations totalement improbables, des petits commerces à l’approvisionnement aléatoire… et encore une fois nous nous posons cette même question : « Comment font-ils pour vivre ici ? Comment occupent-ils leurs journées ? » …


CANOUAN – 10 km2
Charlestown Bay, encore une sublime plage, un bel hôtel en premier plan, mais ici une ville un peu plus animée, un peu plus de vie il nous semble.

MUSTIQUE  ou « L’île aux milliardaires » – 5 km2
Il était inenvisageable pour nous de ne pas faire le détour jusqu’à cette célèbre île, juste pour voir, par curiosité… C’est une des îles la plus au vent des Grenadines et pour l’atteindre nous avons du faire du près serré et tirer quelques bords pour remonter contre le vent et les courants.
Nos voisins de mouillage... no comment...
Ici, la Mustique Compagny qui représente l’ensemble des propriétaires, gère tout ! Un seul mouillage est autorisé, Britannia Bay. Bien sur il est payant, mais cela reste tout de même plus accessible qu’un séjour à terre. Sur l’île nous découvrons un environnement totalement différent de nos escales précédentes. Tout est propre, très bien entretenu, organisé… Au centre, d’immenses terrains de jeux, un centre équestre, des terrains de tennis. Tout le monde circule avec des petites voitures de golf. Les routes sont parfaitement entretenues. On a un peu l’impression d’être dans un immense parc. Nous avons pu emprunter un petit chemin côtier avec tout au long des panneaux pour expliquer le fonctionnement de la Mangrove, l’intérêt de préserver cet espace… Sur les îles précédentes nous avons souvent rencontré le problème de ne trouver aucune structure pour jeter nos ordures. Les plages sont parfois souillées et cela gâche vraiment le paysage. Ici aucune préoccupation de ce genre, des poubelles sont à disposition et tout est fait pour préserver le lieu.


Par contre, si nous avons enrichi notre vocabulaire anglais, c’est avec ces simples mots : « Private property, no trespassing ! ». Ces petits panneaux fleurissent un peu partout, à chaque coin de rue… Certes nous avons pu apercevoir de loin des villas qui semblent absolument immense, mais elles sont toutes très bien protégées par la végétation et il est impossible de s’en approcher. J’ai bien cherché des noms sur les boîtes aux lettres pour savoir à qui appartenait les maisons mais en vain… Mick Jagger, David Bowie et les autres attendent surement notre prochaine visite pour se montrer !
BEQUIA – 18 km2
C’est une bonne surprise qui nous attendait au mouillage de Port Elizabeth. Tout d’abord une jolie anse, avec une belle eau, et à terre une animation que nous n’avions pas rencontré depuis longtemps. De très nombreux restaurants variés, des petites boutiques, de l’artisanat… La fréquentation touristique a vraiment profité ici. De nombreux services pour les plaisanciers, livraison d’eau, carburant, laverie… Une escale très agréable.




Livraison d'eau

SAINTE LUCIE – 620 km2
Cette fois les Grenadines prennent fin. Nous sommes sortis de nos confettis d’îles, les distances à parcourir entre chaque escale se font plus longue et le temps commence à nous manquer. Nous avons décidé de ne pas nous arrêter à St Vincent pour rejoindre directement le charmant mouillage de Marigot Bay à Sainte Lucie après une nuit de navigation.


Le lendemain nous avons pris la route de Rodney Bay, au nord de l’île. Mouillage célèbre pour ses fameuses « party » du vendredi soir. Nous y arrivons un dimanche… nous aurons bien d’autres occasions d’y retourner !
MARTINIQUE – 1 100 km2 (mais on va se perdre !)
C’est le cœur un peu lourd que nous attaquons notre dernière navigation qui marque pour nous la fin d’une longue étape. De plus les conditions de courants et vents ne nous aident pas vraiment. Nous atteignons donc péniblement le port du Marin au sud de l’île, endroit réputé pour être un bon abri anticyclone. C’est ici que nous pensions nous installer quelques temps. En arrivant nous découvrons une immense baie sur encombrée de bateaux en tout genre, on a l’impression qu’ils se sont tous donnés rdv ici. Et c’est un peu le cas d’ailleurs car nous croisons rapidement des connaissances du Cap Vert !
Nous prenons contact avec l’immense marina (plus de 600 places), pour pouvoir nous mettre à quai 2 nuits seulement, le temps de débarquer tranquillement le papa de Sébastien afin qu’il puisse se rendre à l’aéroport dans de bonnes conditions. Impossible pour eux de nous trouver une place.
Cet endroit, peu accueillant, ne nous plaît pas beaucoup. Par chance, un coup de téléphone a suffit pour obtenir une place dans la toute petite marina de la Pointe du Bout. Nous voila donc reparti, direction la Baie de Fort de France.
Nous avons découvert ici un lieu charmant, une toute petite marina, conviviale, entourée de nombreux commerces, restaurants et plages à quelques pas. Une navette fait des liaisons régulières avec Fort de France. Tout ce dont nous avons besoin est donc a proximité ! Nous décidons rapidement de nous renseigner pour tenter d’obtenir une place à plus long terme.


A ce jour, nous sommes donc officiellement domiciliés ici (enfin pour un mois en tout cas, et plus si tout va bien !). Cela nous ferait bien plaisir de recevoir du courrier à notre adresse, ça fait tellement longtemps !! Alors il ne faut pas hésiter :
Sébastien Latour / Anne Chazalet
Bureau du Port – Marina de la Pointe du Bout
97229 LES TROIS ILETS

Désormais une nouvelle aventure nous attend : rechercher un emploi ! L’objectif est de remettre le bateau en état, le rééquiper pour pouvoir repartir encore dans de meilleures conditions, refaire une caisse de bord… tout un programme !
Ensuite nous verrons, nous vous ferons peut-être voyager vers le Canada, ou le Brésil, ou directement Panama… qui sait… nous avons tout le temps d’y penser, mais on ne manquera pas de vous tenir informé !

Mougika au repos !

Avant de vous quitter, un petit Bilan depuis notre départ s’impose :
Nous avons largué les amarres du port de Marans le 13 octobre 2010, il y a donc 6 mois exactement !
Nous avons parcouru 5 725 milles, soit 10 603 km.
Nous avons traversé 7 pays différents, 7 pavillons qui ont été hissés successivement à bord de Mougika.

Il est temps désormais pour nous de clôturer ce blog pour un petit moment. Nous essayerons toutefois de vous donner quelques nouvelles de la Martinique au fur et à mesure de nos découvertes.
On espère vraiment que vous avez pris autant de plaisir à nous lire que nous en avons pris à vous préparer ces petits messages. Merci encore une fois à tous pour vos petits mots d’encouragements.
A bientôt...

 

5 commentaires:

  1. Magnifique!!
    J'ai les yeux qui brillent à chaque passage sur votre blog!

    Vous écrire une petite carte postale?
    Non, mais c'est le monde à l'envers!
    A l'occasion, on y pensera!
    Bécots! Et bon courage pour la suite!

    Yann

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  2. Merveilleux, Anne, c'est un enchantement de te lire. Avec toi, on cotoie Barberouge le démon des Caraïbes, Henry de Monfreid, les révoltés du Bounty, Bernard Moitessier, c'est enivrant comme un cocktaïl de rhum sous les tropiques. Félicitations au capitaine et à son second pour cette traversée de l'Atlantique. Voilà une odyssée qui force l'admiration d'un terrien. Encore bravo et bonne continuation.

    Benoît de Troyes.

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  3. Lire votre blog c'est revivre une seconde fois ces trois belles semaines vécues ensemble aux Grenadines. Bon vent pour la suite de votre aventure, cette nouvelle étape n'est peut-être pas la plus simple... mais tout est possible, bonne chance.

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  4. c'est tres beau les photos que vous avez envoyer profitez bien des voyages que vous faites vous etes jeunes a bientot

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  5. Mille fois merci pour ce dernier récit qui clôture une formidable étape !
    Nous ne manquerons pas de vous faire partager un petit coin de paradis ici ou ailleurs comme vous nous le demandez.

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