vendredi 21 janvier 2011

Escale au Cap Vert – Partie 2

Ilha Sao Nicolau
Nous sommes partis de Palmeira mercredi 5 janvier après-midi en direction de l’île de Sao Nicolau. Nous avions repéré un petit mouillage, Carrical, cela devrait être une pause « authentique » sur la route, avant de nous rendre au « grand » port de l’île, Tarrafal.
Nous avons navigué toute la nuit pour arriver le lendemain matin. Ce fût une belle nav comme on en rêve souvent, un vent stable, un bateau stable… uniquement poussés par notre génois, la voile d’avant, nous sommes arrivés à bon port !
Sao Nicolau est beaucoup plus montagneuse que Sal. En s’approchant de la baie de Carrical, nous découvrons une vallée escarpée avec en bas un oasis de verdure. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu autant d’arbres !




Le comité d’accueil
Carrical est un tout petit village. Les habitants semblent subvenir à leur besoin en plus de la pêche, par l’élevage de poules (il y en a de partout dans les rues), de chèvres, de cochons et également quelques vaches qui se baladent.

La rue principale
Nous avons été bien reçu, les villageois sont amicaux sans être trop entreprenants. Cette baie semble coupée du monde. Une route (les pavés sont en cours de pose) en part pour aller on ne sait ou, mais nous n’avons vu aucune voiture…
Sport local

Eclairage public...
Le professeur de l’école nous a si gentiment accueilli pendant sa classe, que nous avons décidé de lui apporter le lendemain une partie du matériel scolaire que nous avions dans nos colis. Il semblait vraiment ravi, on pense qu’il en fera bon usage.

Je tente de sympathiser avec l’ennemi…






Après 4 jours de tranquillité dans ce petit village, nous avons repris la mer en direction de la baie de Tarrafal, sur la même île. La ville est semblable à celles que nous avions déjà vues auparavant, pleine de contraste ! Quelques maisons sont finalisées, la plupart semblent en travaux depuis bien longtemps… et il y a encore quelques traces d’anciennes habitations.



Lorsque que nous avons vu des femmes lessiver leur linge dans les lavoirs, nous avons décidé de profiter de l’installation pour laver quelques affaires. On s’est approché pour voir comment cela fonctionnait, on trouve des bacs en pierre, parfait pour frotter, des fils pour étendre… mais pas d’eau ! Au bout d’un moment on se décide à leur demander ou elles prennent l’eau, en rigolant elles nous montrent du doigt un trou dans le sol. On s’approche et on découvre une sorte de puits avec des marches très étroites et à distance variable pour descendre au fond, bien sur sans rien sur les bords pour se tenir avec les mains. C’est décidé, la lessive attendra, cette acrobatie ne nous dit rien du tout !


Le lendemain nous avons pris un aluguer pour se rendre dans un petit village au pied du sommet de l’île. L’air est beaucoup plus frais et humide. De nombreuses plantations sont en activités.





Nous sommes redescendu jusqu’à la ville principale, Ribeira Brava, par un petit sentier qui nous a fait traverser de sublimes paysages et de sympathiques villages. Nous avons même eu l’occasion de faire une visite improvisée d’une distillerie de Grogue, sorte de Rhum typique du Cap Vert. Les employés nous ont accueilli avec une grande gentillesse et ont voulu tout nous expliquer en détail… La visite guidée a eu lieu en créole ! Autant vous dire que le dialogue ne fut pas très facile ! (La langue officielle au Cap Vert est le Portuguais, mais dans les endroits plus reculés ils parlent souvent uniquement le créole).



 


Le mouillage dans la baie de Tarrafal est particulièrement venteux. En réalité tous les mouillages ici sont rendus délicats à cause des rafales de vent, mais à Tarrafal ce fut le plus inconfortable. Une nuit notre annexe s’est même retournée (avec le moteur bien sur sinon ce serait moins drôle…) et certains jours nous n’avons même pas tenté de débarquer. Après un gros nettoyage, le moteur a bien voulu redémarrer. C’est décidé, nous partons vite d’ici avant d’avoir plus de dégâts !



Sao Vicente

Le 13 janvier nous avons mis le cap en direction de l’île de Sao Vicente ou se trouve l’un des ports principaux de l’archipel, Mindelo. Ce sera notre dernière escale avant le grand départ. Nous avons eu la bonne surprise de retrouver ici le couple rencontré aux Canaries avec qui nous étions partis. Ils nous ont présenté un autre plaisancier qu’ils connaissent depuis longtemps, un grand bricoleur, qui a accepté de nous aider en fabriquant une nouvelle pièce pour notre bôme. A ce jour nous nous sommes principalement occupés de ça, préparer la bôme, réfléchir avec lui sur la pièce, rassembler suffisamment d’inox, faire le tour de ce qu’il aura besoin… Le grand jour doit avoir lieu demain, nous transporterons tout le matériel sur un quai au chantier naval car il est impossible de souder à bord avec le roulis du bateau. Nous croisons les doigts pour que dans deux jours tout soit à nouveau en place et que Mougika retrouve sa Grand-voile !


lundi 17 janvier 2011

Escale au Cap Vert - Partie 1

Ilha do Sal  C’est avec des yeux émerveillés que nous avons pris contact avec ce nouveau pays. Le matin de notre arrivée, nous étions très pressés de débarquer. Le temps d’identifier le ponton à annexe du port, enfin, l’anneau dans le mur ou l’on peut l’attacher et se hisser, et nous voila à terre !


La première étape fut de trouver l’officier en charge de l’immigration pour nous déclarer et faire les papiers. Le poste de police a été facilement identifié, par contre, pour trouver le bon officier, il s’en est suivi une longue attente. Au final, après quelques heures de patience, les formalités ont été réglées en peu de temps, et nous voila avec notre Visa de 90 jours en poche, en échange de la modique somme de 100 escudos (1 euro), beaucoup plus économique que lorsque l’on vient en avion !
Le tour de la ville de Palmeira est assez vite fait, le port est la principale attraction. Les pêcheurs viennent tous les jours y vendre leur poisson.


La poissonerie !
Paul en cuisine
Nous nous rendons vite compte que nous sommes arrivés au pays de la débrouille et du trafic en tout genre ! Nous rentrons rapidement en contact avec Paul, le roi de la baie ! Son métier : servir les plaisanciers. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Paul est la ! Certains lui font remplir leurs réservoirs d’eau, Paul emploi quelques enfants du village et hop vos cuves sont pleines, d’autres lui demandent d’aller acheter du gasoil dans la grande ville, Espargos, la il ne faut pas être pressé mais quelques jours après vous avez le plein… Si vous voulez acheter du poisson aux pêcheurs, ils nous conseil de passer par lui pour avoir un meilleur prix… Bref, Paul fait tout ! Il s’est même invité un soir à notre bord, il est arrivé avec le repas, il s’est mis à cuisiner, on était un peu gêné mais on a passé une bonne soirée ! Il nous a proposé de bricoler de l’inox pour réparer notre bôme, mais autant de polyvalence nous inquiète un peu… Nous pensons avoir plus de possibilités au port de Mindelo, sur une autre île.
Les habitudes Capverdiennes sont vîtes prises, nous allons chercher de l’eau au robinet municipal, seul point d’eau pour beaucoup d’habitants, nous nous lavons aux douches publics… La aussi, toute une histoire ! La première fois, nous y sommes allés en fin d’après-midi. Uniquement 2 douches dans le bloc, dont une sans porte déjà occupée par un homme. Je laisse donc Sébastien commencer et patiente dehors. Dès que l’homme sort je prends sa place. Même si l’eau est froide, le bâtiment douteux et sans intimité, on profite de ce moment de bonheur après plusieurs jours sans véritable toilette. Quand Sébastien fini, il sort. Pendant ce temps je me sèche tranquillement, range mes affaires, me rhabille…  J’entendais beaucoup de bruits dehors et voyais beaucoup de gens parler un peu énervé avec la femme qui gère les sanitaires, sans trop comprendre pourquoi. Sébastien est vite revenu en me disant de m’activer. C’était « l’heure de pointe », une dizaine de personne attendait dehors et tant que je n’étais pas sortie, par respect, la femme ne voulait laisser entrer personne, même pas une jeune fille. Bref, on a évité l’incident diplomatique de peu, les prochaines fois nous y sommes allés plus tôt ! Les deux douches nous on couté 50 escudos (0,50 d’euros), et de nombreux remerciements à la personne qui s’en occupe !


Mouillage de Palmeira
Pendant notre semaine d’escale à Palmeira, nous avons visité la principale ville de l’île, Espargos. Une ville au centre de l’île, c'est-à-dire au milieu de… rien… En effet l’île de Sal est très aride, désertique et avec peu de relief. Pour y aller on découvre le fonctionnement des « aluguer », littéralement, à louer. C’est une sorte de taxi collectif. On s’entasse dans des petits mini bus qui parcourent l’île, toujours avec le même trajet, avec un tarif normalement fixe et particulièrement bon marché. Le trajet Palmeira, Espargos, coûte 50 centimes d’euros pour environ 5km. A partir d’Espargos nous pouvons ensuite prendre un autre aluguer pour se rendre à Santa Maria, ville au sud de l’île. Le trajet coûte 1 euro. On a un peu l’impression d’être dans le pays du tout à moins d’1 euro !
Ville d'Espargos




Santa Maria est une ville qui connaît un essor touristique important grâce à sa sublime longue plage de sable blanc, la principale attraction de l’île d’ailleurs. De nombreux hôtels se sont construits le long de la plage mais d’une manière plutôt jolie. Il n’y a pas de grandes barres d’immeubles, ce sont des petites maisons individuelles ou des petites cases. C’est assez mignon même s’il y a encore beaucoup d’espaces en construction. Le plus surprenant c’est que les hôtels ne sont pas du tout cloisonnés. Nous avions longtemps hésité sur cette escale au Cap Vert car on entendait beaucoup d’histoire sur le pays rapporté par d’autres plaisanciers, sur le nombre de bateau volé. De plus dans les guides ils recommandent sans cesse de ne pas laisser le bateau sans surveillance, de faire attention à l’endroit ou on laisse l’annexe, de ne pas hésiter à payer quelqu’un pour la surveiller… Pas très rassurant. Au final, nous nous sentons bien accueilli ici, très peu de personnes viennent nous réclamer une pièce ou autre de manière oppressante, on ne se sent pas en insécurité. Toutefois nous n’avons pas encore une fois osé laisser le bateau seul la nuit, même le soir du nouvel an. Nous avons appris par la suite que la plupart des autres plaisanciers de la baie étaient à terre pour réveillonner et qu’aucun larcin n’avait été à déplorer.

Plage de Santa Maria



Avant de reprendre la route, il nous a fallu préparer Mougika : ôter la Grand-voile, la plier, pour pouvoir enlever complètement la bôme afin que les prochaines navigations ne fassent pas empirer notre casse. Notre bateau semble tout nu… Je crois qu’on peut dire que nous l’avons en partie « démembré »… On se rassure en se disant que le point positif c’est que personne ne viendrait voler un voilier… sans Grand-voile…

Nous avons également remis à l’association de pêcheurs du village quelques uns de nos colis humanitaires. La maison de l’association était très belle et parfaitement bien équipée en ordinateurs… Cela nous a surpris, on se sentait un peu ridicule avec nos sacs de vêtements…

L’étape suivante a été l'île de Sao Nicolau, mais pour vous, ce sera l’occasion d’un nouveau message !
A bientôt !