Ilha do Sal C’est avec des yeux émerveillés que nous avons pris contact avec ce nouveau pays. Le matin de notre arrivée, nous étions très pressés de débarquer. Le temps d’identifier le ponton à annexe du port, enfin, l’anneau dans le mur ou l’on peut l’attacher et se hisser, et nous voila à terre !
La première étape fut de trouver l’officier en charge de l’immigration pour nous déclarer et faire les papiers. Le poste de police a été facilement identifié, par contre, pour trouver le bon officier, il s’en est suivi une longue attente. Au final, après quelques heures de patience, les formalités ont été réglées en peu de temps, et nous voila avec notre Visa de 90 jours en poche, en échange de la modique somme de 100 escudos (1 euro), beaucoup plus économique que lorsque l’on vient en avion !Le tour de la ville de Palmeira est assez vite fait, le port est la principale attraction. Les pêcheurs viennent tous les jours y vendre leur poisson.
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| La poissonerie ! |
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| Paul en cuisine |
Nous nous rendons vite compte que nous sommes arrivés au pays de la débrouille et du trafic en tout genre ! Nous rentrons rapidement en contact avec Paul, le roi de la baie ! Son métier : servir les plaisanciers. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Paul est la ! Certains lui font remplir leurs réservoirs d’eau, Paul emploi quelques enfants du village et hop vos cuves sont pleines, d’autres lui demandent d’aller acheter du gasoil dans la grande ville, Espargos, la il ne faut pas être pressé mais quelques jours après vous avez le plein… Si vous voulez acheter du poisson aux pêcheurs, ils nous conseil de passer par lui pour avoir un meilleur prix… Bref, Paul fait tout ! Il s’est même invité un soir à notre bord, il est arrivé avec le repas, il s’est mis à cuisiner, on était un peu gêné mais on a passé une bonne soirée ! Il nous a proposé de bricoler de l’inox pour réparer notre bôme, mais autant de polyvalence nous inquiète un peu… Nous pensons avoir plus de possibilités au port de Mindelo, sur une autre île.
Les habitudes Capverdiennes sont vîtes prises, nous allons chercher de l’eau au robinet municipal, seul point d’eau pour beaucoup d’habitants, nous nous lavons aux douches publics… La aussi, toute une histoire ! La première fois, nous y sommes allés en fin d’après-midi. Uniquement 2 douches dans le bloc, dont une sans porte déjà occupée par un homme. Je laisse donc Sébastien commencer et patiente dehors. Dès que l’homme sort je prends sa place. Même si l’eau est froide, le bâtiment douteux et sans intimité, on profite de ce moment de bonheur après plusieurs jours sans véritable toilette. Quand Sébastien fini, il sort. Pendant ce temps je me sèche tranquillement, range mes affaires, me rhabille… J’entendais beaucoup de bruits dehors et voyais beaucoup de gens parler un peu énervé avec la femme qui gère les sanitaires, sans trop comprendre pourquoi. Sébastien est vite revenu en me disant de m’activer. C’était « l’heure de pointe », une dizaine de personne attendait dehors et tant que je n’étais pas sortie, par respect, la femme ne voulait laisser entrer personne, même pas une jeune fille. Bref, on a évité l’incident diplomatique de peu, les prochaines fois nous y sommes allés plus tôt ! Les deux douches nous on couté 50 escudos (0,50 d’euros), et de nombreux remerciements à la personne qui s’en occupe !

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| Mouillage de Palmeira |

Pendant notre semaine d’escale à Palmeira, nous avons visité la principale ville de l’île, Espargos. Une ville au centre de l’île, c'est-à-dire au milieu de… rien… En effet l’île de Sal est très aride, désertique et avec peu de relief. Pour y aller on découvre le fonctionnement des « aluguer », littéralement, à louer. C’est une sorte de taxi collectif. On s’entasse dans des petits mini bus qui parcourent l’île, toujours avec le même trajet, avec un tarif normalement fixe et particulièrement bon marché. Le trajet Palmeira, Espargos, coûte 50 centimes d’euros pour environ 5km. A partir d’Espargos nous pouvons ensuite prendre un autre aluguer pour se rendre à Santa Maria, ville au sud de l’île. Le trajet coûte 1 euro. On a un peu l’impression d’être dans le pays du tout à moins d’1 euro !
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| Ville d'Espargos |



Santa Maria est une ville qui connaît un essor touristique important grâce à sa sublime longue plage de sable blanc, la principale attraction de l’île d’ailleurs. De nombreux hôtels se sont construits le long de la plage mais d’une manière plutôt jolie. Il n’y a pas de grandes barres d’immeubles, ce sont des petites maisons individuelles ou des petites cases. C’est assez mignon même s’il y a encore beaucoup d’espaces en construction. Le plus surprenant c’est que les hôtels ne sont pas du tout cloisonnés. Nous avions longtemps hésité sur cette escale au Cap Vert car on entendait beaucoup d’histoire sur le pays rapporté par d’autres plaisanciers, sur le nombre de bateau volé. De plus dans les guides ils recommandent sans cesse de ne pas laisser le bateau sans surveillance, de faire attention à l’endroit ou on laisse l’annexe, de ne pas hésiter à payer quelqu’un pour la surveiller… Pas très rassurant. Au final, nous nous sentons bien accueilli ici, très peu de personnes viennent nous réclamer une pièce ou autre de manière oppressante, on ne se sent pas en insécurité. Toutefois nous n’avons pas encore une fois osé laisser le bateau seul la nuit, même le soir du nouvel an. Nous avons appris par la suite que la plupart des autres plaisanciers de la baie étaient à terre pour réveillonner et qu’aucun larcin n’avait été à déplorer.
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| Plage de Santa Maria |
Avant de reprendre la route, il nous a fallu préparer Mougika : ôter la Grand-voile, la plier, pour pouvoir enlever complètement la bôme afin que les prochaines navigations ne fassent pas empirer notre casse. Notre bateau semble tout nu… Je crois qu’on peut dire que nous l’avons en partie « démembré »… On se rassure en se disant que le point positif c’est que personne ne viendrait voler un voilier… sans Grand-voile…
Nous avons également remis à l’association de pêcheurs du village quelques uns de nos colis humanitaires. La maison de l’association était très belle et parfaitement bien équipée en ordinateurs… Cela nous a surpris, on se sentait un peu ridicule avec nos sacs de vêtements…L’étape suivante a été l'île de Sao Nicolau, mais pour vous, ce sera l’occasion d’un nouveau message !
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| A bientôt ! |
Bonjour Anne, bonjour Sébastien, et un grand merci de penser à nous ici bas. Vous semblez être bien dans les cieux que nous rêvons tous de découvrir, tant nous semblons en être éloignés.
RépondreSupprimerVous nous faites une belle passerelle vers l'archipel de tous les dires et fantasmes.Bonne chance pour bien réparer cette bôme, qui est une pièce maîtresse...Bisous de la terre d'hiver. Jack