Nous sommes partis de Palmeira mercredi 5 janvier après-midi en direction de l’île de Sao Nicolau. Nous avions repéré un petit mouillage, Carrical, cela devrait être une pause « authentique » sur la route, avant de nous rendre au « grand » port de l’île, Tarrafal.
Nous avons navigué toute la nuit pour arriver le lendemain matin. Ce fût une belle nav comme on en rêve souvent, un vent stable, un bateau stable… uniquement poussés par notre génois, la voile d’avant, nous sommes arrivés à bon port !
Sao Nicolau est beaucoup plus montagneuse que Sal. En s’approchant de la baie de Carrical, nous découvrons une vallée escarpée avec en bas un oasis de verdure. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu autant d’arbres !
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Le comité d’accueil |
Carrical est un tout petit village. Les habitants semblent subvenir à leur besoin en plus de la pêche, par l’élevage de poules (il y en a de partout dans les rues), de chèvres, de cochons et également quelques vaches qui se baladent.
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La rue principale |
Nous avons été bien reçu, les villageois sont amicaux sans être trop entreprenants. Cette baie semble coupée du monde. Une route (les pavés sont en cours de pose) en part pour aller on ne sait ou, mais nous n’avons vu aucune voiture…
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Sport local |
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Eclairage public... |
Le professeur de l’école nous a si gentiment accueilli pendant sa classe, que nous avons décidé de lui apporter le lendemain une partie du matériel scolaire que nous avions dans nos colis. Il semblait vraiment ravi, on pense qu’il en fera bon usage.
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Je tente de sympathiser avec l’ennemi… |
Après 4 jours de tranquillité dans ce petit village, nous avons repris la mer en direction de la baie de Tarrafal, sur la même île. La ville est semblable à celles que nous avions déjà vues auparavant, pleine de contraste ! Quelques maisons sont finalisées, la plupart semblent en travaux depuis bien longtemps… et il y a encore quelques traces d’anciennes habitations.
Lorsque que nous avons vu des femmes lessiver leur linge dans les lavoirs, nous avons décidé de profiter de l’installation pour laver quelques affaires. On s’est approché pour voir comment cela fonctionnait, on trouve des bacs en pierre, parfait pour frotter, des fils pour étendre… mais pas d’eau ! Au bout d’un moment on se décide à leur demander ou elles prennent l’eau, en rigolant elles nous montrent du doigt un trou dans le sol. On s’approche et on découvre une sorte de puits avec des marches très étroites et à distance variable pour descendre au fond, bien sur sans rien sur les bords pour se tenir avec les mains. C’est décidé, la lessive attendra, cette acrobatie ne nous dit rien du tout !
Le lendemain nous avons pris un aluguer pour se rendre dans un petit village au pied du sommet de l’île. L’air est beaucoup plus frais et humide. De nombreuses plantations sont en activités.
Nous sommes redescendu jusqu’à la ville principale, Ribeira Brava, par un petit sentier qui nous a fait traverser de sublimes paysages et de sympathiques villages. Nous avons même eu l’occasion de faire une visite improvisée d’une distillerie de Grogue, sorte de Rhum typique du Cap Vert. Les employés nous ont accueilli avec une grande gentillesse et ont voulu tout nous expliquer en détail… La visite guidée a eu lieu en créole ! Autant vous dire que le dialogue ne fut pas très facile ! (La langue officielle au Cap Vert est le Portuguais, mais dans les endroits plus reculés ils parlent souvent uniquement le créole).

Le mouillage dans la baie de Tarrafal est particulièrement venteux. En réalité tous les mouillages ici sont rendus délicats à cause des rafales de vent, mais à Tarrafal ce fut le plus inconfortable. Une nuit notre annexe s’est même retournée (avec le moteur bien sur sinon ce serait moins drôle…) et certains jours nous n’avons même pas tenté de débarquer. Après un gros nettoyage, le moteur a bien voulu redémarrer. C’est décidé, nous partons vite d’ici avant d’avoir plus de dégâts !
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Sao Vicente |
Le 13 janvier nous avons mis le cap en direction de l’île de Sao Vicente ou se trouve l’un des ports principaux de l’archipel, Mindelo. Ce sera notre dernière escale avant le grand départ. Nous avons eu la bonne surprise de retrouver ici le couple rencontré aux Canaries avec qui nous étions partis. Ils nous ont présenté un autre plaisancier qu’ils connaissent depuis longtemps, un grand bricoleur, qui a accepté de nous aider en fabriquant une nouvelle pièce pour notre bôme. A ce jour nous nous sommes principalement occupés de ça, préparer la bôme, réfléchir avec lui sur la pièce, rassembler suffisamment d’inox, faire le tour de ce qu’il aura besoin… Le grand jour doit avoir lieu demain, nous transporterons tout le matériel sur un quai au chantier naval car il est impossible de souder à bord avec le roulis du bateau. Nous croisons les doigts pour que dans deux jours tout soit à nouveau en place et que Mougika retrouve sa Grand-voile !